L’amour universel

C’est l’automne. Tandis que les arbres perdent leurs feuilles et que les ours s’apprêtent à hiberner, chez Homo Sapiens, ça continue à batifoler, la période de chaleur c’est non-stop.

Cet article ne parlera pas des ébats des êtres humains, mais d’un autre sujet qui me tient à coeur : l’amour universel. Il s’insère dans le cadre d’un triptyque amoureux, qui sous le coup d’une fantaisie de ma part, aura droit à une catégorie 🙂 .

I L’amour en Grèce ancienne
II L’amour et la peur
III Parlons d’amour !


I L’amour en Grèce ancienne

Dans la Grèce antique, il y a plusieurs mots pour dire amour :

  • ἀγάπη (agapè), l’amour universel ;
  • φιλία (philia), l’amitié ;
  • ἔρως (éros), la sexualité ;
  • στοργή (storgê), l’amour familial1.

Le vrai amour, c’est l’agapè, l’amour universel. Mais qu’est-ce que l’amour universel ? C’est ce que nous allons voir dans la partie suivante 🙂 .

II L’amour et la peur

Entre les esprits cohabitent deux forces d’essence opposée : l’amour, qui attire, et la peur, qui repousse. Dans la mesure où l’esprit est partout, ce sont des forces universelles. Qu’est-ce que l’esprit ? Voir cet article.

On ne nous apprend pas à l’école de n’avoir peur de rien, pourtant on devrait. Il est faux de croire que la peur nous protège du danger, car elle rend irrationnel et pousse à des décisions hors du bon sens. La discrimination, quelle qu’elle soit, vient de la xénophobie, étymologiquement la peur de l’étranger. Alors oui la peur est bonne à jeter, on peut y arriver, c’est une question de discipline. Sans peur, le peuple sera plus heureux et plus fort.

Il y a aussi des préjugés sur son contraire, l’amour. On associe souvent l’amour à la mièvrerie, mais est-ce vraiment justifié ? C’est l’amour qui pousse les héros à sauver le monde, que ce soit pour l’économie, la politique, l’écologie, l’éducation. C’est l’amour qui les pousse à risquer leur vie pour les autres.

Passons à un schéma 🙂 .

amour_peur

L’amour est associé à un truc T, il exerce une force attractive (flèche vers T), il a un côté créateur (de rien, il crée quelque chose, le cercle barré c’est le vide), et ce truc dans son ensemble fait du bien (la plume représente le bonheur). De son côté, la peur est associée à un truc T, elle exerce une force répulsive (flèche vers l’extérieur de T), elle a un côté destructeur (on passe de quelque chose au néant, le cercle barré c’est le vide), et ce truc dans son ensemble rend malheureux (les cornes représentent le malheur).

À mon avis, l’amour et la peur sont les plus puissantes sources, respectivement, de bonheur et de malheur. Avoir peur de rien, c’est un bon début. Parler d’amour, c’est pas mal non plus.

III Parlons d’amour !

Les thèmes ne sont pas neutres. Parler d’éducation incitera à une réflexion sur le niveau d’élévation des consciences, quel est-il, comment le pousser à la hausse ? Parler d’immigration enchaînera naturellement sur le racisme, la haine de l’Autre et le meurtre.

Alors oui, parlons d’amour ! Si le coeur vous en dit, je vous invite à faire des recherches sur la catégorie Amour de Wikipédia.

Peace and love.

Notes :

1 : Wikipédia, Mots grecs pour dire amour

La société de consommation de la relation amoureuse

Mise à jour 2016/11/16 : remise à niveau de la forme du texte.

Les expériences de Harry HARLOW du XXème siècle ont prouvé que l’affection était nécessaire au bon développement psychique. Les bébés macaques séparés de leur mère crient à la mort puis passent plus de temps auprès d’une peluche ressemblant à leur maman qu’à côté d’une machine en métal leur servant de la nourriture. Par la suite, adultes, ils deviennent des psychopathes, associables et maltraitant leur propre progéniture. À mon sens, dans une société, le manque d’affection est une spirale négative.

Y songer m’affecte avec douleur au regard de la perte d’attachement que j’observe dans la société française. Je me souviens, il y a quelques années de cela, d’une conversation avec un pédagogue sur mes difficultés à conserver une relation sociale avec les gens. Impossible de trouver une petite amie si on n’arrive pas à fréquenter la personne. Selon lui, c’est un problème de société qui prend source dans la société de consommation.

De quoi s’agit-il ? C’est l’extrême opposé de l’amour en cage. On prend la personne, on l’utilise, et quand ça ne marche plus, on la jette. Comme un kleenex !

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La société de consommation de la relation amoureuse n’a même pas honte. Si ç’avait été « Adopte une meuf », toutes les féministes se seraient mises à crier.

Je vous en prie, dites-moi que je ne suis pas le seul à penser ça !

Ce que je pense, c’est que la société française, à l’heure des télécoms, n’a plus aucun respect pour la personne humaine. Le partenaire est vu comme un objet. Et ça, je ne peux pas l’accepter.

Ne s’attacher à personne… est égoïste.

À la vision du kleenex, j’oppose celle du mouchoir en tissu. Un mouchoir en tissu, on le garde. Quand il est sale, on le lave, on en prend soin. À la fin de non-recevoir, j’oppose l’effort de communication. À la rancune, j’oppose le pardon. À la haine, j’oppose l’amour ! 🙂

Il n’y a rien d’émancipateur dans cette vision consumériste. Elle est loin de l’amour libre. Dans l’amour libre, on prend soin de l’Autre. On peut faire l’amour avec qui on veut, où on veut, il y a toujours le consentement et on jouit sans entraves.

Ma mère m’a enseigné à conserver les liens. À envoyer des cartes postales, à donner un coup de fil de temps en temps. Mais les relations tout comme les téléphones sont devenus sans fils, et la société est devenue un tissu lâche et fragile. L’amitié… se perd.

Ralentissons. Reprenons le goût de l’attachement. Aimons-nous. Beaucoup.

Pour conclure cet article, je vous invite à écouter une chanson d’amour du groupe Stratovarius.

L’amour en cage

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Dans le langage des fleurs, la fleur nommée amour en cage, présentée ci-dessus, signifie erreur1.

Il y a un modèle. Un homme, une femme. Ils se marient. Ils ont des relations sexuelles. Ils ont des enfants. Et puis ils meurent. Aucune sexualité en dehors de ce cadre.

Ce modèle, que je suis tenté d’appeler modèle de l’amour unique, sait déchaîner les passions jusqu’à la folie. Basons-nous sur un extrait de Parlez-moi d’amour ! du sexologue Patrick PAPAZIAN2 :

« Jusqu’au jour où l’homme a décrété qu’il aurait une aventure extraconjugale : « Rien ne m’arrêtera. » Il me l’a dit, j’ai simplement écouté, me gardant bien de donner le moindre conseil sur le sujet ! Sa femme a senti cette volonté, est devenue très méfiante, vérifiant ses mails, son téléphone, et a finalement découvert quelques messages compromettants qui témoignaient non d’un passage à l’acte, mais de tentatives de séduction. Elle s’est mise à le suivre en voiture quand il s’absentait de manière inexpliquée, a même fait irruption dans le hall d’un hôtel de luxe où cet homme prenait un verre en galante compagnie. « Tu rentres à la maison tout de suite ! » Ce qu’il a fait. Quelques semaines passent, une nouvelle occasion d’assouvir son « désir d’ailleurs » se présente, le mari la saisit et, cette fois, passe à l’acte. Sa femme le prend « presque » la main dans le sac, le met à la porte quelques jours. Drame. Puis elle s’apaise, ils décident de dépasser cet évènement. »

Cette histoire s’est bien terminée. Malheureusement, la rigidité de l’amour unique a son côté tragique ; dans la Grèce antique, l’adultère était puni par la peine de mort. Il y a des meurtres à cause de la jalousie, de cette règle absurde, de cette caconomie3.

Sincèrement c’est la prison. Une horreur, un spectre qui en terrifie plus d’un. Un truc contre nature. La dictature du long terme. Et encore, à la fin y en a beaucoup qui s’ennuient.

Je suis à la fois libertin et romantique. Plus romantique. Car pour moi, l’amour est plus important que la sexualité. Le jour où je serai dans une relation sérieuse avec une femme, je viserai l’amour à vie. Elle aura le droit de faire l’amour avec n’importe qui. Et si sa sensibilité est monoamoureuse, je suis prêt à faire un certain nombre de sacrifices. Car je veux absolument éviter la séparation. Mon père s’est marié 4 fois et a divorcé 3 fois. Je ne veux pas faire comme lui.

Je cherche à montrer aux gens à quel point le goût de la liberté est fabuleux. Une liberté qui se goûte, dont on veut encore, qui se dévore, dont on rafole, une dynamique d’appétit insatiable qui repousse les limites, nous fait gagner en force, en vitesse, nous donne le sentiment de voler 🙂 .

La liberté est belle.

Notes :

1 : Voir Le langage des fleurs.
2 : Parlez-moi d’amour !, du sexologue parisien Patrick PAPAZIAN, aux éditions de l’Opportun. Un livre drôle, intelligent, très empathique, qui offre un regard sur ce qu’est vraiment la sexualité des gens, ses difficultés, sa diversité.
3 : Caconomie : vient du grec κακός (kakos), mauvais, et νόμος (nomos), loi. Ordre mauvais. Antonyme : eunomie.